Cheyres sera propriétaire de l'Ecu

CONSEIL GÉNÉRAL Le crédit de 810?500?francs pour le rachat du bâtiment de l’Ecu a été accepté de justesse, lundi soir, malgré l’opposition de l’Exécutif. Le projet de rénovation, lui, reste en suspens.

Avant même que la séance du Conseil général de lundi soir ne démarre, au moment d’accepter l’ordre du jour, le bâtiment de l’Ecu est déjà au centre d’une motion. Le conseiller Patrick Chanez demande de séparer en deux points la question de l’achat et celle de la rénovation. L’opposition du syndic André Jaccard est spontanée, mais la motion acceptée. Le débat est déjà lancé.
Après la présentation, par Mehdi Rouissi, du projet d’affectation de l’Ecu qui s’est déroulée «à l’abri du climat sentimental et électrique», puis un vif débat, le crédit demandé de 810?500?francs pour l’achat du bâtiment a été accepté de justesse, à 16 voix contre 13, sachant que la majorité était fixée à 15 voix.


Acheter mais pas rénover
Un deuxième rebondissement dans la soirée a ensuite laissé le projet de rénovation de l’Ecu, demandant, lui, un crédit de 3?550?000?francs, en suspens. Il prévoyait une rénovation complète avec de lourds travaux, afin de relancer l’activité publique de l’établissement. Janine Grandgirard a alors demandé une non-entrée en matière pour ce point, qui représente encore un préprojet nécessitant des discussions et des améliorations. Une non-entrée en matière acceptée par les conseillers à 20 voix contre 9, suscitant la réaction amusée du syndic André Jaccard: «Vous avez eu du courage pour l’achat, il vous en manque un petit peu pour la rénovation». Le syndic a alors poursuivi en confiant l’intention du Conseil communal, à laquelle il pense depuis longtemps, de déposer un référendum au secrétariat communal, en vue d’obtenir une votation populaire et «laisser les citoyens avoir le dernier mot sur l’avenir de l’Ecu». Une annonce qui a été tout de suite saluée par le président du Conseil général Sébastien Schmid: «C’est une excellente idée. Je serai le premier à signer la feuille du référendum!»

Retour sur le débat
Le débat pour l’achat de l’Ecu a été animé, partagé entre la question financière et celle de l’identité collective des Cheyrois. «Nous ne sommes ni promoteurs, ni mécènes» a averti le Conseil communal dans son rapport, lui qui s’est toujours opposé à ce projet. Selon la commission financière, représentée lundi soir par Sébastien Poretti, la capacité financière de la commune, s’élevant à un montant d’emprunt possible de six millions de francs, permet un tel investissement, mais «il est difficile de prévoir des scénarios pour l’avenir qui dépendra des rentrées fiscales».
Voici le cœur du débat: quelles dépenses sont les plus nécessaires pour le futur de la commune? Entre la volonté de garder ses sous pour celles jugées plus utiles et celles permettant de préserver le patrimoine, le débat est truffé d’aspects émotionnels.
Le bâtiment date du XVIIIe siècle et a toujours eu une vocation d’usage collectif, s’est souvenu Philippe Pillonel, qui a averti les conseillers que «les regrets sont souvent pire que les remords» lors du débat. En réaction, Julien Michel a souligné que l’avenir de la commune est plus important que les vieilles pierres du bâtiment de l’Ecu. Le dernier mot est revenu au conseiller Patrick Pillonel qui a su mettre un terme au débat: «Il est question de rétablir un restaurant qui fonctionnait très bien. Le parking de l’Ecu est vital pour la vie communale et les sociétés locales sont obligées aujourd’hui de s’exiler. Vis-à-vis des propriétaires qui attendent une réponse, nous devons nous décider». Chose dite, chose faite, le vote pour le crédit d’achat de l’Ecu est lancé et la décision tombe: c’est oui.
Investissements modifiés
Suite à la non-entrée en matière du projet de rénovation de l’Ecu, le budget d’investissements 2014 a alors été revu à la baisse. Finalement, les plus de huit millions de francs de charges qui étaient prévus passent à environ cinq millions de francs, pour des revenus de 41?000?francs. Ce budget, mis à jour rapidement, a été largement accepté par les conseillers à 26 voix contre 3.

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