A Dompierre, "l'Arbogne, c'est une vergogne"

«On en est où avec l’Arbogne? Je vous rappelle que mes champs sont toujours sous l’eau», s’insurge un agriculteur, en marge de l’Assemblée communale de Dompierre, mardi soir.
«Le problème est connu. On ne sait pas ce qu’il faut faire pour aller plus vite, nous avons eu séance sur séance avec les services cantonaux. On nous a promis des mesures urgentes pour 2014-2015», répond le syndic Pascal Joye.
«Depuis la revitalisation en 2008, l’eau ne coule pas entre le pont CFF et la route du terrain de foot. Le lit est ensablé et plein de roseaux. Moi je vous dis, à Dompierre, l’Arbogne c’est une vergogne», s’emballe un autre agriculteur.
«Nous avons la preuve que les drainages sont remplis ou ont été coupés lors de cette revitalisation. Il faudrait remettre ceux-ci en état pour que l’eau se jette dans la Broye. Le canton est en train d’étudier des solutions. Mais nous aimerions une position des lacs et cours d’eau pour savoir qui va payer ces erreurs du passé», appuie le syndic.
Du côté du canton, le dossier embarrasse visiblement. «Le problème est connu. La commune est parfaitement au courant de l’état dossier, précise Jean-Claude Raemy, chef de secteur au Service des lacs et cours d’eau. L’ensablement de l’Arbogne n’est pas contesté à cet endroit. Mais les drainages sont un autre pan du dossier. Nous voulons trouver des solutions en commun», assure-t-il.


Le PAL qui enrage
Si l’Arbogne donne des cheveux blancs aux élus et aux agriculteurs, le plan d’aménagement local lui, met les nerfs des Dompierrois à rude épreuve. C’est un véritable serpent de mer que ce dossier qui zigzague entre les bureaux de l’Etat et la commune depuis 2007. A la question d’un citoyen sur l’état du dossier, le vice-syndic Alain Koller a ouvert la boîte de Pandore en dévoilant l’historique de ce PAL, long comme un jour sans pain. Depuis 2007, après de nombreux allers et retours dans les bureaux de l’Etat, le dossier n’a toujours pas été accepté après moult examens préalables, rencontres au Service des constructions et de l’aménagement (SECA), coups de fils avec les conseillers d’Etat Maurice Ropraz et son prédécesseur Georges Godel, le PAL de Dompierre n’a pas bougé d’un iota. D’où un coup de gueule du Conseil communal. Le 27 novembre dernier, le syndic Pascal Joye a demandé l’intervention du préfet, afin d’obtenir une table ronde avec le SECA et le conseiller d’Etat responsable. Une demande qui avait déjà été refusée au cours de l’année. «Cela fait 81?mois que cela dure et nous avons déjà dépensé 200?000?francs», précise Alain Koller. Ce qui enrage aussi la commune, c’est que la loi d’aménagement du territoire (LAT), qui doit être mise en place en 2014, met en péril ce PAL. «Globalement, les zones résidentielles et d’activité doivent être réduites de 150 hectares dans le canton. Il faudra compenser toute zone à bâtir par un déclassement équivalent», poursuit l’élu. «Ce dossier est épuisant. Les appuis politiques n’ont servi à rien pour le moment. Si nous n’obtenons pas ce PAL, les conséquences pourraient être lourdes pour Dompierre», fait remarquer le syndic.

Budget dans le rouge
Ce soir-là, les 47 citoyens présents ont accepté leur budget pour 2014. Au fonctionnement, c’est un déficit de 52?100?francs qui est envisagé, pour un total de charges de 3,2 millions de francs.
La perte ne représente que le 1,78% du revenu. Il n’y a donc pas de quoi s’alarmer. La commission financière voit plusieurs facteurs dans ce budget plutôt pessimiste. Le principal, c’est l’augmentation de la population légale à Dompierre de 12,9% depuis 2005. Alors que la moyenne cantonale est de 2,4%. «Cela a une influence directe sur les charges liées», précise le rapporteur.
Les investissements 2014 représentent un total de charges de 1?806?440?francs. Mardi, les citoyens ont voté trois investissements. Un montant de 126?000?francs pour des routes et éclairage. Une amélioration du réseau d’eau potable pour 25?000?francs et un aménagement de la zone à bâtir Sur-l’Arbogne pour une somme de 955?000?francs.