Jean-Marc Chollet a perdu la vie

Politicien atypique, allergique à l’étiquette, comme nous le relevions dans le portrait que nous lui consacrions en novembre 2013, Jean-Marc Chollet était surtout un gars sympa, au franc-parler et motivé par la réalisation de progrès, plus que par la couleur des idées.
La nouvelle de sa mort, ainsi que celle de la personne qui l’accompagnait lors d’un vol sur Paris avec escale à Dôle, a provoqué la stupeur au sein du Grand Conseil vaudois, mais également dans la Broye où il était très apprécié.
Les circonstances de l’accident ne sont pas encore connues, mais les autorités françaises relevaient que les conditions de vol étaient mauvaises mardi après-midi sur le Doubs où un épais brouillard était signalé.
Jean-Marc Chollet avait décollé de Lausanne aux commandes de son avion, un DR 380, après avoir participé aux débats du Grand Conseil le matin. L’appareil a disparu des écrans radar peu après 15 h et les recherches ont été lancées à 15 h 36. C’est une patrouille au sol de la gendarmerie française qui a découvert l’épave sur une piste de ski de fond sur le territoire de la commune de Remoray-Boujeons, vers 17 h.
A l’heure de mettre sous presse, l’identité de la femme d’une soixantaine d’années qui l’accompagnait n’était pas connue.
Né le 13 août 1953, Jean-Marc Chollet n’a jamais quitté Vucherens. Garagiste de profession, il avait été élu au Grand Conseil en 2002 sur une liste indépendante avant de rejoindre les rangs des Verts. Il avait été réélu en 2007 et en 2012.
Parler de sa carrière politique, c’est relever, comme il le disait lui-même: «En ce qui me concerne, je ne parlerai pas de politique, mais plutôt d’engagement civique.» Sa première campagne pour accéder au Grand Conseil, en 1990, il la mène alors qu’il est municipal de son village. La tentative échoue. Finalement, après avoir aussi tenté sa chance à la Constituante, il rejoindra Lausanne en 2002, élu sur la liste «Pourquoi pas?». Esseulé au sein du Parlement, tous les partis le courtisent ou presque. «J’ai finalement intégré le seul groupe qui ne m’ait pas sollicité: les Verts, qui sont d’ailleurs devenus Verts et Indépendants. Cela peut paraître paradoxal pour un patron garagiste, pilote amateur, de militer au sein des Verts, mais d’une part je suis très sensible à la protection de l’environnement et au gaspillage énergétique et, d’autre part, j’aime bien l’ouverture d’esprit qui y règne», soulignait-il encore dans nos colonnes en 2013.
Jean-Marc Chollet était passionné d’aviation. En 2013, pour fêter ses 60 balais, il avait fait un tour d’Europe aux commandes de son avion. En 2010, il avait parcouru la célèbre ligne de l’Aéropostale des débuts de l’aviation, de Toulouse à Dakar. Il nous citait aussi avec émotion son atterrissage d’urgence, dans un marais à Madagascar, suite à une panne de moteur. Tous ses proches relèvent l’extrême prudence dont il faisait preuve. Il aimait aussi le foot, le squash, le VTT, la culture en général et ses amis; et d’ajouter «l’amitié se nourrit de communication».
Il aimait par-dessus tout partir à la découverte des gens et se déclarait humaniste et centriste.

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