Les pompiers sont encore tout feu tout flammes

RECRUTEMENT En novembre 2012, la Fédération des sapeurs-pompiers vaudois lançait une opération de séduction. Dans la Broye, les volontaires ont plutôt bien répondu à l’appel.
«Le bilan de la campagne de recrutement 2012 est très satisfaisant, tant au niveau de l’impact publicitaire que du retour en termes de recrues», estime le major Cédric Fagherazzi, président de la Fédération vaudoise des sapeurs-pompiers, qui a porté cette opération séduction.
Pour parler chiffres, dans le secteur Broye-Vully, qui regroupe les SDIS Haute-Broye et Broye-Vully, 68 recrues ont été engagées. Pour cette région, les chiffres sont stables, car en 2011 il y en avait 62 et 69 en 2010. Cet engouement n’est pas identique dans d’autres régions. «Dans les zones urbaines, c’est plus difficile. Les gens sont beaucoup plus mobiles et peinent à s’engager dans un service de secours et d’incendie», note le président de la FVSP.
Fort heureusement, dans le canton aucun corps de sapeurs-pompiers n’est exsangue. Il est toutefois bon de signaler que l’effectif des soldats du feu vaudois est en baisse depuis de nombreuses années, réformes obligent. Ainsi, en 1995, le canton comptait environ 16?000 pompiers. «Aujourd’hui, on doit être environ 7500, dont 2300?personnes incorporées dans un premier échelon, soit un détachement de premier secours (DPS)», note Cédric Fagherazzi.
«La campagne c’est bien mais…», commente le major Serge Blaser, commandant du SDIS Broye-Vully. «Auparavant, il n’y a jamais eu de démarchage. Les personnes intéressées venaient d’elles-mêmes ou sur conseil d’un ami. Pour cette campagne, nous avons eu 44 recrues. Lors de la première séance il y a déjà eu des défections et lors de la remise du matériel, ils étaient encore moins nombreux, soit pour déménagement, soit par manque d’intérêt», poursuit le major payernois.
Une fois engagées, les recrues doivent suivre une formation ouverte à distance (FOAD) et aussi deux jours de cours de base. Celui-ci s’est d’ailleurs déroulé la semaine dernière. «Je n’ai pas les chiffres finaux, mais forcément il y aura encore des désistements», pense Serge Blaser.


Seuls les motivés resteront
«La campagne de recrutement est dynamique, mais après il faut voir sur la durée. De toute façon, il n’est jamais bon de forcer quelqu’un à s’engager.» Dans cette évidence, il est rejoint par son homologue Luc Grandjean, commandant du SDIS Haute-Broye. «Effectivement, nous avons beaucoup plus de «déchets» avec cette campagne. Elle est plus destinée aux zones urbaines. Vu qu’il n’y a plus de taxe non-pompier, seuls les gens motivés resteront», explique le commandant moudonnois.
«Nous n’avons pas de problème d’effectifs dans nos régions. Par contre, pour le détachement de premier secours, il faut être très prudent, notamment en journée», ajoute Luc Grandjean.


Le problème est surtout en journée
Là aussi Serge Blaser abonde. «En journée, c’est juste côté effectifs. On arrive à faire face aux missions, mais c’est toujours à la limite», fait-il remarquer. Dans les régions dites «rurales», la tendance est à la fidélité, les gens bougeraient moins. Par contre, beaucoup travaillent à l’extérieur de la Broye et c’est justement là qu’il faut porter toute l’attention pour mener à bien les missions.
«Ce qui est regrettable c’est que certains patrons ne veulent pas laisser partir leurs employés en journée. C’est dommage, car ce sont d’excellents éléments qui nous manquent», regrette Luc Grandjean, en mettant le doigt sur un autre défi auquel doivent faire face les miliciens qu’ils sont.
Côté fribourgeois, l’ECAB n’a pas voulu donner de chiffres sur le recrutement. «Une campagne aura aussi lieu cet automne», assure l’inspecteur cantonal Guy Wicki, en marge de la réforme Frifire qui devrait aussi voir les effectifs fondre, à l’instar des Vaudois.