Maxime Froidevaux mise tout sur le vélo

PRESENTATION A 19 ans, le Broyard a décidé de se consacrer entièrement à son sport dans une nouvelle équipe. Avec le championnat de Suisse U23 en point de mire.

PRESENTATION Petite pluie glacée et longues volutes de brume suspendues au-dessus de la campagne veveysanne… bref, un temps à ne pas sortir son vélo. Et pourtant. Maxime Froidevaux doit faire contre mauvaise fortune bon cœur chaque matin durant la mauvaise saison. Alors que d’autres s’entraînent au soleil, lui doit s’astreindre à des séances d’entraînement sous des cieux peu cléments. Au programme du jour, le tour du lac Léman, histoire de se mettre en jambe entre deux tours de piste.

Priorité donnée à la route
Désormais domicilié à Pont, le Broyard consacre effectivement son hiver aux compétitions sur piste, avec son partenaire Philémon Marcel-Millet, son ex-coéquipier à l’Amicale cycliste bisontine. Le duo reste sur une 7e?place prometteuse obtenue lors des Six Jours de Brême, leur meilleur résultat dans cette épreuve. Les deux jeunes cyclistes se rendront ensuite sur les vélodromes de Berlin et Copenhague, avant de disputer la finale de l’omnium à Granges (SO), le 6 février. La priorité du Broyard reste toutefois la saison sur route qu’il va aborder au sein d’une nouvelle équipe française, Chrisnet. «Elle me permettra de pouvoir prendre part à des grosses courses en élite nationale, le niveau le plus élevé chez les amateurs.»
Le championnat de Suisse espoirs (U23) constituera son principal objectif, mais il aura aussi un œil sur le championnat d’Europe à Nyon. «Il faudra faire partie de la liste des sélectionnés», précise-t-il. Pour séduire Daniel Gisiger, le chef de l’équipe nationale, Maxime aura l’avantage de pouvoir se consacrer à 100% au vélo. Son CFC d’employé de commerce en poche, il a décidé de tout mettre entre parenthèses pour le vélo.
Un risque bien réfléchi? «Ce n’est pas très viable financièrement, mais je m’en sors grâce à quelques sponsors. Et mon entraîneur (Cédric Bugnon) me met un appartement à disposition.» Maxime sera face à un sacré dilemme dans une année. «Je dois encore valider mon papier en faisant un stage d’une année, explique-t-il. Si cette saison se passe bien, je devrais choisir entre le vélo ou le terme de ma formation.»

Syndrome en partie résolu
Le Broyard de 19?ans sait par où il est passé pour en arriver là. Ses deux dernières saisons ont été pourries par un syndrome mystérieux qui lui procurait des problèmes de fourmillement intolérables dans les jambes. Ceux-ci l’ont presque forcé à arrêter sa carrière. Après plusieurs IRM et une bonne vingtaine d’examens neurologiques, il a enfin pu mettre le doigt sur l’origine de son mal. «Mon diaphragme était apparemment trop développé, explique-t-il, ce qui provoquait des problèmes au niveau des fessiers.» Maxime doit désormais s’astreindre à trente?minutes d’étirements par jour pour le soulager. Il ne se sent pas encore à 100%, mais la guérison est en bonne voie. «Je ne peux par exemple pas encore monter sur un vélo de chrono sans éprouver des douleurs presque immédiatement», explique-t-il.
Pourquoi se lancer dans une aventure qui s’apparente plus à un chemin de croix qu’à une balade de santé? «Il y a quand même de très bons moments, s’empresse de corriger Maxime. Grâce au vélo, je peux relever des défis sportifs intéressants et voyager, j’ai déjà pu me rendre au Portugal ou en Nouvelle-Zélande. Il y a pire comme boulot, non?»